Geophila repens est une espèce d'herbacée tropicale, appartenant à la famille des Rubiaceae.

Geophila repens
Description de cette image, également commentée ci-après
Geophila repens
Classification APG III (2009)
Règne Plantae
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Clade Lamiidées
Ordre Gentianales
Famille Rubiaceae
Sous-famille Rubioideae
Tribu Palicoureeae
Genre Geophila

Espèce

Geophila repens
(L.) I.M.Johnst., 1949

Synonymes

selon tropicos :

  • Carinta herbacea (Jacq.) W. Wight
  • Carinta repens (L.) L.B. Sm. & Downs
  • Carinta repens (L.) Bremek.
  • Carinta repens var. americana Bremek.
  • Carinta repens (L.) L.B. Sm. & Downs var. repens
  • Cephaelis reniformis Kunth
  • Geocardia cordata (Miq.) Standl.
  • Geocardia herbacea Standl.
  • Geocardia macrocarpa Standl.
  • Geocardia repens (L.) Baker f.
  • Geophila cordata Miq.
  • Geophila cordata Bello
  • Geophila gracilis (Ruiz & Pav.) DC.
  • Geophila herbacea K. Schum.
  • Geophila herbacea Morong
  • Geophila herbacea var. minor (Müll. Arg.) Chodat & Hassl.
  • Geophila hydrocotyloides Zipp. ex Span.
  • Geophila reniformis D. Don
  • Geophila reniformis (Kunth) Cham. & Schltdl.
  • Geophila reniformis var. americana Cham. & Schltdl.
  • Geophila uniflora Span.
  • Mapouria cordata (Miq.) Müll. Arg.
  • Mapouria herbacea (Jacq.) Müll. Arg.
  • Mapouria herbacea var. minor Müll. Arg.
  • Mapouria macrocarpa Müll. Arg.
  • Psychotria gracilis Ruiz & Pav.
  • Psychotria herbacea Jacq.
  • Psychotria herbacea L.
  • Psychotria herbacea Sessé & Moc.
  • Psychotria repens (L.) L.
  • Psychotria violacea Aubl.
  • Rondeletia repens L. - Basionyme
  • Uragoga vellozoana Kuntze[1]

selon GBIF :

  • Carinta repens (L.) Bremek.
  • Carinta repens (L.) L.B.Sm. & Downs
  • Carinta repens var. americana Bremek.
  • Carinta repens var. repens (L.) L.B.Sm. & Downs, 1956
  • Cephaelis reniformis Kunth
  • Geocardia repens (L.) Bakh.f.
  • Geophila granvillei Steyerm., 1984
  • Geophila herbacea Morong, 1893
  • Geophila reniformis (Kunth) Cham. & Schltdl.
  • Geophila reniformis var. americana Cham. & Schltdl.
  • Geophila violacea (Aubl.) DC.
  • Mapouria herbacea var. herbacea (Jacq.) Müll.Arg., 1881
  • Psychotria herbacea L.
  • Psychotria repens (L.) L.
  • Psychotria violacea Aubl.
  • Rondeletia repens L. - Basionyme
  • Uragoga reniformis (Kunth) Baill.[2]

En Guyane, on l'appelle Suwi ka'a (Wayãpi), Igka βey (Palikur)[3]. On l'appelle aussi Snake pennywort (anglais) à Singapour[4], et Oreja de Raton au Costa-Rica[5].

Description modifier

Geophila repens est une plante glabrescente.

Ses feuilles mesurent 1,2-5,5 × 1,2-5 cm avec des stipules longs de 1,5-2 mm.

Les pédoncules sont longs de 0,5-6,5 cm Le limbe du calice mesure 2-3,5 mm de long Le tube de la corolle est long de 7-9 mm, avec des lobes de 2-5 mm

Le fruit rouge mesure 9-10 mm de diamètre[6].


En 1953, Lemée en propose la description suivante de Geophila repens :

« G. violacea Dec. (Psychotria v. Aubl. non W.). Feuilles à pétiole poilu, cordées-réniformes avec lobes de la base rapprochés, obtuses, glabres fleurs en ombelles pauciflores subsessiles entre les dernières feuilles, avec bractées linéaires-lancéolées; coro11e violacée ; drupe bleue. Guy. franç. (Aublet et R. Benoist). »

— Albert Lemée, 1953.[7]

Répartition modifier

Geophila repens présente une répartition pantropicale : Afrique, Madagascar, Asie et Amérique tropicale (du Mexique à l'Argentine en passant par l'Amérique centrale, les Antilles, la Colombie, le Guyana, le Suriname, la Guyane, l'Équateur, le Pérou, le Brésil, la Bolivie, et le Paraguay)[6].

Écologie modifier

Geophila repens est une petite herbe rampante de la forêt secondaire, des zones rudérales ombragées[3] des forêts de plaine à feuilles persistantes et des forêts riveraines, à 50-500 m d'altitude[6].

Usages modifier

Geophila repens fait partie de la pharmacopée polynésienne[8]. En Guyane, les Palikur utilisent ses fruits pour soigner des maladies de peau comme le pytiriasis[3].

On a isolé des sesquiterpenoides antibactériens de Xylaria feejeensis, un champignon endophyte de Geophila repens[9].

On a isolé dans Geophila repens des cyclotides[10], ainsi qu'un pentylcurcumene inhibiteur de la maladie d'Alzheimer[11],[12],[13].

L'huile essentielle de Geophila repens présente des propriétés antibactériennes[14].

Geophila repens présente aussi des propriétés antioxydantes[15] et antifongiques[16].

Geophila repens est employé associé à Arachis pintoi comme plante couvre-sol dans les plantations de bananes au Costa-Rica[5] et sa sensibilité aux nématodes y a été testée[17].

Protologue modifier

 
Geophila repens par Aublet (1775) :
Planche 55 - 1. Stipules. - 2. Bouton de fleur. - 3. Calice ouvert. Corolle. - 4. Corolle ouverte. Étamines. - 5. Calice ouvert. Ovaire. Diſque. Style. Stigmate. - 6. Étamine ſéparée. - 7. Baie. - 8. Baie coupée en travers. Un oſſelet. - 9. Un oſſelet ſéparé. - 10. Deux oſſelet comme réunis enſemble.[18]
 
échantillon type de Psychotria violacea Aubl. (Syn. Geophila repens) collecté par Aublet en Guyane[19]

En 1775, le botaniste Aublet en a proposé le protologue suivant sous le nom de Psychotria violacea[18] :

« 1. PSYCHOTRIA (violacea) repens ; foliis cordatis, petiolatis; floribus cimoſis, fructu violaceo. (TABULA 55.)

Planta humillima, terræ affixa, caulibus & ramis hinc & indè expanſis, nodoſis, ad ſingulos nodos radices capillaceas emittentibus.

Folia cordata, ſubrotunda, oppoſita, glabra, intra baſim petiolorum. Flores terminales, bini, terni, quaterni, pedunculati, pedunculis longis, ad baſim ſquamoſis.

Corolla & bacca violacea.

Floret & fructum ſert variis anni temporibus.

Habitat in ſylvis Caiennæ & Guianæ.


LA PSICOTRE violette. (Planche 55.)

Cette plante répand ſur la terre des rameaux grêles, noueux; dont les nœuds jettent des racines menues & chevelues, & deux feuilles oppoſées, garnies à leur baſe d'une petite stipule intermédiaire. On a repréſenté dans la figure, leur forme & leur grandeur naturelle. Elles ſont vertes en deſſus & plus pales en deſſous.

Les fleurs naiſſent à l'extrémité des rameaux, entre de petites lames que l'on prendroit pour des ſtipules. Le nombre des fleurs eſt de trois pour l'ordinaire. Leur calice eſt d'une ſeule pièce, arrondi à ſa baſe, étranglé un peu au deſſous de ſon limbe, qui eſt diviſé en cinq parties longues, étroites & aiguës.

La corolle eſt d'une ſeule pièce régulière. C'eſt un tube emboîté autour d'un diſque qui couronne l'ovaire. Ce tube eſt long, renflé à ſa partie ſupérieure qui ſe partage en cinq lobes arrondis. Son orifice eſt garni de poils bleuâtres. Sa couleur eſt violette.

Les étamines ſont au nombre de cinq, rangées ſur la paroi interne du tube de la corolle, au deſſous de ſes diviſions. Leurs filets ſont courts, & portent chacun une anthère longue, laquelle eſt attachée a la partie moyenne & extérieure.

Le piſtil eſt un ovaire qui fait corps avec le calice, & eſt couronné d'un diſque, du centre duquel s'élève un style grêle, violet, terminé par un long stigmate à deux lobes longs & étroits.

L'ovaire devient une baie, dont l'écorce charnue, de couleur bleue, couvre deux coques qui ſe ſéparent & qui renferment chacune une semence de ſubſtance cornée, convexe d'un côté & applatie de l'autre. Cette baie eſt couronnée par les diviſions du calice.

J'ai trouvé cette plante dans les bois humides de Caïenne & de la Guiane. Elle eſt preſque toujours en fleur ou en fruit. »

— Fusée-Aublet, 1775.




Galerie modifier


Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Références modifier

  1. (en) Référence Tropicos : Geophila repens (+ liste sous-taxons)
  2. (fr + en) Référence GBIF : Geophila repens
  3. a b et c Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne [PDF]), p. 257
  4. (en) S. Teo, B. R. Kurukulasuriya et H. T. W. Tan, « THE DISTRIBUTION AND STATUS IN SINGAPORE OF THE SNAKE PENNYWORT, GEOPHILA REPENS (L.) I.M.JOHNST. (RUBIACEAE) », NATURE IN SINGAPORE, vol. 3,‎ , p. 183–186 (lire en ligne)
  5. a et b (en) Wielemaker, F. et Quiros, H., « Banana Production with 'Pinto's Peanut' (Arachis Pintoi CV Amarillo) and 'Oreja de Raton' (Geophila Repens) as Cover Crops », dans Luconi, J.Y., Memorias del taller internacional sobre control biológico y producción integrada en el cultivo de banano, Costa Rica, EARTH, , 84-99 p. (lire en ligne)
  6. a b et c (en) Thomas Morley, Julian A. Steyermark (Eds), Paul E. Berry (Eds), Kay Yatskievych (Eds) et Bruce K. Holst (Eds), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 8, Poaceae–Rubiaceae, Box 299, St. Louis, MO 63166-0299, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 874 p. (ISBN 9781930723368), p. 610
  7. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome III - Dilléniacées à Composées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALIER, , 686 p., p. 519-520
  8. (en) AR Trotter, « The ethnobotany and ecology of Geophila repens and Centella asiatica on Moorea, French Polynesia. Biology and Geomorphology of Tropical Islands », University of California, Berkeley,‎
  9. (en) Sanjeevan Rajendran, Luke P Robertson, Lakmini Kosgahakumbura, Chathurika Fernando, Ulf Göransson, Helen Wang, Chamari Hettiarachchi et Sunithi Gunasekera, « Antibacterial eremophilane sesquiterpenoids from Xylaria feejeensis, an endophytic fungi of the medicinal plant Geophila repens », Fitoterapia, vol. 167,‎ , p. 105496 (DOI 10.1016/j.fitote.2023.105496)
  10. (en) Sanjeevan Rajendran, Blazej Slazak, Supun Mohotti, Taj Muhammad, Adam A. Strömstedt, Małgorzata Kapusta, Emilia Wilmowicz, Ulf Göransson, Chamari M. Hettiarachchi et Sunithi Gunasekera, « Screening for Cyclotides in Sri Lankan Medicinal Plants: Discovery, Characterization, and Bioactivity Screening of Cyclotides from Geophila repens », J. Nat. Prod., vol. 86,‎ , p. 52−65 (DOI 10.1021/acs.jnatprod.2c00674, lire en ligne)
  11. (en) Umesh Chandra Dash, Satish Kanhar, Anshuman Dixit, Jagnehswar Dandapat et Atish Kumar Sahoo, « Isolation, identification, and quantification of Pentylcurcumene from Geophila repens: A new class of cholinesterase inhibitor for Alzheimer’s disease », Bioorganic Chemistry, vol. 88,‎ , p. 102947 (DOI 10.1016/j.bioorg.2019.102947)
  12. (en) Sreeranjini Sukumaran Rajamma, Venkateshwaran Krishnaswami, S.L. Prabu et R. Kandasamy, « Geophila repens phytosome-loaded intranasal gel with improved nasal permeation for the effective treatment of Alzheimer's disease », Journal of Drug Delivery Science and Technology, vol. 69,‎ , p. 103087 (DOI 10.1016/j.jddst.2021.103087)
  13. (en) Umesh Chandra Dash, Sandeep Kumar Swain, Satish Kanhar, Purusottam Banjare, Partha Pratim Roy, Jagneshwar Dandapat et Atish Kumar Sahoo, « The modulatory role of prime identified compounds in Geophila repens in mitigating scopolamine-induced neurotoxicity in experimental rats of Alzheimer’s disease via attenuation of cholinesterase, β-secretase, MAPt levels and inhibition of oxidative stress imparts inflammation », Journal of Ethnopharmacology, vol. 282,‎ , p. 114637 (DOI 10.1016/j.jep.2021.114637, lire en ligne)
  14. (en) Huijuanzi Rao, Pengxiang Lai et Yang Gao, « Chemical Composition, Antibacterial Activity, and Synergistic Effects with Conventional Antibiotics and Nitric Oxide Production Inhibitory Activity of Essential Oil from Geophila repens (L.) I.M. Johnst », Molecules, vol. 22,‎ , p. 1561 (DOI 10.3390/molecules22091561, lire en ligne)
  15. (en) Umesh Chandra Dash et Atish Kumar Sahoo, « In vitro antioxidant assessment and a rapid HPTLC bioautographic method for the detection of anticholinesterase inhibitory activity of Geophila repens », Journal of Integrative Medicine, vol. 15, no 3,‎ , p. 231-241 (DOI 10.1016/S2095-4964(17)60326-1)
  16. (en) Sahana B.K, Akhilesha S, Priyanka G.S et Prashith Kekuda T.R, « Antioxidant and antifungal activity of Geophila repens (L.) I. M. Johnst. (Rubiaceae) », Journal of Drug Delivery & Therapeutics, vol. 8, no 5,‎ , p. 268-272 (DOI 10.22270/jddt.v8i5.1837, lire en ligne)
  17. D. De Waele, R. Stoffelen et J. Kestemont, « Effet sur les nématodes d’espèces végétales associées au bananier », InfoMusa, vol. 15, nos 1-2,‎ (lire en ligne)
  18. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 134-136
  19. (en) Piero G. Delprete, « Typification and etymology of Aublet’s Rubiaceae names », TAXON, vol. 64, no 3,‎ , p. 595–624 (DOI 10.12705/643.13, lire en ligne)

Références taxinomiques modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Geophila repens », sur FLORE DE GUYANE, (consulté le )
  • « Geophila repens », sur la chaussette rouge, (consulté le )